Le mois du Coran face à la réalité des musulmans

Date de publication : 04-10-2007  
Le mois du Coran face à la réalité des musulmans

Depuis deux semaines, nous avons reçu la visite du mois béni de Ramadan, le mois le plus important de l’année musulmane. Cette grandiose visite a lieu au moment où la nouvelle année scolaire investit la scène politico sociale afin de poursuivre sa contribution au développement de la société.

Traditionnellement, le mois de Ramadan est le mois de la piété, de la sincérité, de la patience et du partage. Les textes du Coran et de la Sounna qui en font référence sont très nombreux. De même, les rappels sur ces nobles valeurs ne manquent, généralement, pas lors des nombreuses conférences et interventions diverses diffusées en l’occasion dans les mosquées et les différentes media.

D’autre part, tout le monde s’accorde à dire que le mois de Ramadan est une période de stage et d’éducation durant laquelle le musulman se ressource en énergie spirituelle lui permettant d’affronter avec courage et ténacité les difficultés de la vie. Ainsi, la privation temporaire, durant une bonne période de la journée, de certains plaisirs de la vie n’est pas une fin en soi, mais une éducation devant transmettre au musulman les qualités nécessaires à sa réussite lors de son passage dans ce monde, telles la sincérité, la patience, le sacrifice, l’entraide, l’organisation, le respect du temps, … etc.

De là, la question que personne ne pourrait s’empêcher de poser, est : les musulmans tirent-ils vraiment profit de ce mois de jeûne qu’ils accueillent, généralement, avec une grande piété et dévotion ? Si le stage est une occasion pour acquérir des compétences destinées à être mises en pratique dans la vie professionnelle, qu’en est-il de celles acquises par les musulmans durant le Ramadan ? Les musulmans profitent-ils des qualités de ce mois exceptionnel pour améliorer leur situation économique, sociale et politique ?

En ce début d’année scolaire, il est important d’insister sur l’une des grandes valeurs de ce mois, à savoir l’instruction et la recherche du savoir. Si le Ramadan est le mois du jeûne il est aussi le mois du Coran. C’est en ce mois béni que Le Livre sacré est descendu sur notre prophète Mohammed (Paix sur lui). Il abrite aussi en son sein la nuit la plus méritante de l’année, la « Nuit du Mérite ou « Laylat-al-Kadr » qui vaut « plus que mille mois » comme l’affirme Dieu dans le Coran. Ce mérite est du à la noblesse du Coran qui a commencé sa descente en cette nuit là.

Malgré la conviction des musulmans de cette réalité, manifestée à travers toute la planète par leur grande assiduité aux prières des Tarawihs durant lesquelles tout le Coran est passé en revue et parfois plusieurs fois durant ce mois sacré, cette conviction ne paraît pas faire beaucoup d’effet dans la vie de tous les jours ; elle reste largement superficielle et, en tous cas, en dessous de toutes les espérances.

Le Coran (« Kor’âne » en Arabe) dont la racine signifie lecture et dont le premier verset a été ‘Ikrae’ (« lis !»), avait été à l’origine de la naissance et du développement de la civilisation humaine la plus importante de l’histoire qui avait pris son envol de Médine et visité tour à tour Damas, Baghdad, l’Alexandrie, Tolède, Samarkand, Fes et d’autres capitales musulmanes. La grande valeur de l’héritage transmis à la civilisation et au développement scientifique et technologique actuels est sans commune mesure. Elle a imprimé, par des caractères indélébiles, sa trace dans les différents domaines de la connaissance. Les termes de base, d’origine arabe, tels « algèbre », « algorithme », « chimie », « amiral », « sucre » entre autres, sont toujours là pour témoigner de la grandeur de ces illustres savants tels « Ibn Sina », « Al-Khawarizmi », « Ibn Rouchd », « Al-Farabi » qu’avait connus le monde musulman un jour dont la durée avait été près de mille ans et qui lui avaient construit une histoire grandiose dont il reste très fier.

En effet, ce Coran qui avait fait des bédouins d’Arabie, éleveurs de moutons et de chameaux, les éducateurs et les professeurs de l’humanité qui avaient régné en maîtres absolus durant près d’un millénaire, ne trouve plus, de nos jours, les esprits sains capables de reprendre le flambeau et poursuivre l’ascension entreprise par leurs ancêtres, ni même d’ailleurs de garder un certain seuil de respectabilité scientifique parmi les nations.

Les statistiques mondiales traînent les pays arabes, à majorité musulmane, à la queue du peloton des pays les plus analphabétisés. Selon John Daniel, sous-directeur général de l\'UNESCO pour l\'Éducation:

«Les pays arabes enregistrent les taux d\'alphabétisme des adultes les plus bas du monde; entre 2000 et 2004, seuls 62,2% des plus de 15 ans étaient capables de lire et d\'écrire; ce taux est nettement inférieure à la moyenne mondiale [84%] et à celle des pays en développement (76,4%)».

Malgré l’évolution positive du pourcentage d’analphabètes par rapport à la population totale dans le monde arabe entre 1970 et 2004, qui est passé de 73% en 1970 à 48,7% en 1990, pour atteindre 35,6% en 2004, le nombre absolu d’analphabètes n’a cessé de grimper, depuis 50 millions en 1975 à 61 millions en 1990 et à 70 millions sur les 300 millions d’habitants que comptait le monde arabe en 2004.

Les chiffres sont effrayants. Une nation qui est née à partir de l’appel à la lecture « Ikrae ! », s’est développée grâce à son esprit scientifique qui lui avait permis de régner en maître absolu sur le monde durant près d’un millénaire, se retrouve aujourd’hui reléguée parmi les nations les plus analphabètes de notre époque ! Cette destitution brutale et cette dégringolade du sommet de la montagne du savoir à son point le plus bas étonne plus d’un. Je me rappelle toujours de cette soirée des débuts des années quatre vingt, alors encore étudiant à l’UCL, où nous étions invités en tant que responsables de la mosquée des étudiants, par une association d’anciens diplômés de l’UCL, intéressés par le contact avec l’Islam et les musulmans. Le grand mystère que nos hôtes cherchaient à élucider était de comprendre les raisons ayant amené à la décadence ou plutôt à la débâcle du monde musulman après avoir occupé la direction du monde durant plusieurs siècles.

Même si l’élève peut devenir un jour professeur plus élevé en grade que son ancien professeur, il est inconcevable que ce dernier devienne du jour au lendemain un illettré. Dès lors, pourrons-nous concilier entre notre histoire grandiose édifiée sur base de l’appel express à la lecture et au savoir de notre Coran duquel nous célébrons la révélation durant ce mois sacré, et l’analphabétisme rampant de cette nation porteuse de son message ?

Les beaux discours élogieux de nos imams et responsables qui nous présentent les musulmans comme étant la nation de la science et de la civilisation sont bien loin de la réalité. Plus du tiers de la population arabe sont toujours analphabètes. Leurs universités sont parmi les plus stériles. Nous vanter de la grande valeur de nos ancêtres et des générations passées constitue t-il un vent d’optimisme ou une consolation nous permettant de bien supporter nos échecs ?

La célébration des nuits du Ramadan par les prières de Tarawihs devrait être une occasion pour réécouter, relire, méditer le Coran et se rappeler de ses appels incessants à la science et au savoir. La stigmatisation du Coran, dans le verset : « ne méditent-ils pas le Coran ou les cœurs sont-ils scellés ? », des esprits passifs qui ne méditent pas et qui ne répondent pas par des faits concrets à ses versets montre la gravité de la situation actuelle.

Si aujourd’hui, tant dans les pays musulmans que dans les pays européens et américains les enfants musulmans sont à majorité scolarisés vu le caractère obligatoire, imposé par la Loi, de leur scolarité, les adultes restent à majorité analphabètes comme le montre les différentes statistiques, ce qui a une incidence directe sur la réussite des plus jeunes. Non seulement les parents sont les premiers modèles des enfants, mais aussi leur incapacité à suivre la scolarité de leurs tout-petits fait d’eux un grand obstacle dans la construction de leur avenir. Le parent analphabète qui ne donne aucun intérêt à l’apprentissage et qui ne fournit aucun effort pour sortir du gouffre de l’analphabétisme est directement responsable de la désorientation de ses enfants.

Combien de parents musulmans justifient l’absence de leur réponse aux multiples communications de l’école de leurs enfants par leur illettrisme! Et combien d’enfants « issus de milieux défavorisés » ne trouvent pas l’aide indispensable à leur réussite ! La rupture entre l’école et la famille est presque totale, une rupture que l’enfant ne rate pas pour basculer dans le décrochage et l’échec.

Pourquoi n’y a-t-il pas d’encouragement des responsables de la Communauté à l’alphabétisation de ces illettrés ? Pourquoi y a-t-il une absence totale d’intérêt à la création d’écoles, qui pourraient rendre des services colossaux à la collectivité, non seulement aux jeunes filles musulmanes harcelées à cause de leurs convictions religieuses, mais à toute la société. Serait-ce le manque de moyens qui en est la cause ? Je ne le pense pas. Combien d’argent est collecté chaque année dans les mosquées et particulièrement durant le mois du Ramadan ! Pour quels projets ? La création de nouvelles mosquées, l’élargissement des mosquées existantes et leur embellissement, mais jamais pour la création d’écoles !!

Combien sont les personnes qui profitent des cours du soir pour s’instruire et améliorer leur niveau de connaissances ? Et pourtant, pour beaucoup, ces cours sont très indispensables, même pour les lettrés parmi eux. Il est regrettable d’entendre, par exemple, beaucoup de musulmans qui n’arrivent même pas à lire ou réciter sourate « Al-Fatiha » sans commettre d’innombrables fautes de lecture.

Dès lors, notre célébration du mois du Coran ou de la nuit du Coran (laylat-al-kadr) aura-t-elle un sens si les musulmans deviennent les symboles de l’ignorance et de l’illettrisme que le Coran est venu combattre dès son premier appel ?

Mohamed Said Guermit
Auteur : Mohamed Said Guermit
Commentaire N° 5 posté le 09-11-2007 par NADIA
    Salam,


    C'est beau de voir qu'en période de Ramadan certains musulmans se remettent en question , dans un sens c’est l’un des buts principaux du Ramadan , mais nombreux d'entre nous , musulmans , nous nous reposons sur les exploits de nos ancêtres et nous ne progression plus : la civilisation arabes a connu son apogée et maintenant elle connaît son déclin . Ce qui est malheureux de dire c’est que le texte est tellement vrai ; nous ne faisons plus grand chose pour nous reprendre, comme l'auteur du texte nous dit, pourquoi ne pas construire des écoles pour l'éducation ,pour pouvoir inculquer nos savoirs dans cette société qui on fond n’est pas vraiment la notre. A la place nous usons de l'argent pour des choses que nous avons déjà : des mosquées par exemple , pourquoi en faire plusieurs dans une petite ville ? Au fond nous ne savons peut-être pas gérer de l'argent comme il se doit ... Nous ne somme plus en action , en « production » à la place nous obéissons aux idées des autres sans vraiment y réfléchir , nous ne sommes que des marionnettes faisant se qu’on nous demande de faire. Mais où est la religion dans tout ça ? Réfléchir, appréhendé , mettre en œuvre , donner son maximum , nous ne le faisons plus …

    Prenons de bonne résolution et tous ensemble essayons d'améliore l'avenir!
    Salam


Commentaire N° 4 posté le 08-11-2007 par fadoua boulouiz
    le mois du Ramdan est le mois de petie, de la sincerite, de la patience, du partage, de tolerance.
    c est le mois du jeune, le jeune qui apprend aux musulmans de savoire la soufrance des pauvres, des gens qui meurt de la fin.
    Le Ramadan est aussi le mois du couran, c est en ce mois beni que le livre sacre est descendu sur notre prophete (SLW), ce mois qui contient la nuit du merite ou laylat-al-kadre,la nuit qui vaut mille.

    Chaque jours du mois de ramadan, apres la priere de AL ACHA, on pris les Tarawihes. Durant lesquelles tout le courant et passe en revue et parfois plusieurs fois durant ce mois sacre.

    Le taux d analphabetises atteint un taux tres bas chez les pays Arabe.
    Tarawihes pourait etre une occasion pour reduire l analphabetises par la lecture du courant.

    Dans les pays arabe on trouve le nombres de mosques superieures a celui des ecoles et pourtant il ya des gens qui ne savent meme pas reciter la sourate AL FATIHA.

    Pourquoi pas les mosques soit a la fois des ecoles et des mosques, faire la priere et reduire l analphabetises et donner une bonne education aux jeunes.

Commentaire N° 3 posté le 07-11-2007 par Nawal A.
    Pour commencer je tiens à vous féliciter pour la crétion de votre site qui est une grande source d\'informations concernant la religion.Le mois de Ramadan est le mois le plus important de l\'année en Islam et les musulmans s\'en rendent compte mais la plupart n\'en tirent pourtant pas profit malgré le fait que ce mois ne nous apporte que des bons cotés comme la patience, le partage ou le fait d\'affronter les difficultés de la vie et d\'y faire face. C\'est en ce mois qu\'est descendu le Coran dont le premier verset a été \"Ikra\"(lit).De là sont nés tous les pogrès techniques et scientifiques d\'origine arabe qui ont régnés en maitre pendant des siècles mais qui aujourd\'hui ne sont plus des références crédibles car vu le taux élevé d\'analphabétisme des musulmans, il est difficile à croire que ce sont eux mêmes qui sont parvenus a créer d\'aussi grandes choses. Ne devrions nous pas remédié à cela ? Ce n\'est pourtant pas l\'argent qui manque vu tout les fonds récolté dans les mosquées durant le Ramadan mais qui sert a agrandir une mosquée déja assez importante. Je trouve que c\'est du pur gachis. Cet argent devrait plutôt servir à la création d\'écoles pour combattre cet illétrisme catastrophique.Tout cela est malheureusement contradictoire avec l\'un des buts de l\'Islam qui est de répandre la religion par les versets du Coran mais comment cela peut il s\'accomplir si une grande partie des musulmans ne sait ni lire ni écrire ? Dans les pays arabes les universités et écoles ne sont pas ausi remplies qu\'elles devraient l\'être car la plupart des parents eux mêmes analphabètes ne poussent pas leurs enfants à suivre le bon exemple et ces derniers se retrouve dans le même cas que leur parents. Il faudrait remédié à ca au plus vite en motivant les musulmans à bâtir des choses instructives ensemble afin de vivre dans un monde meilleur.

Commentaire N° 2 posté le 19-10-2007 par sahibi
    le moi de ramadan est un mois tres important dans notre religion. toute l éducation qu on s impose pendant ce moi doit etre un exemple pour tout le reste de l année.C est en ce mois que le Coran est descendu sur Terre. Le Coran est tres important car sa signification est lectur et le premier verset est lis donc c est que Dieu donne une grande importance au savoir et il est tres imprtant de savor lire pour ne pas rester ingnorant...

Commentaire N° 1 posté le 19-10-2007 par TubZ
    Tout d'abord félicitations pour ce joli site.
    Ensuite je tenais à vous dire que j'ai beaucoup aimé votre texte " le mois du Coran face à la réalité des Musulmans " il m'a appris certaines choses que je ne connaissais pas auparavant notamment le taux d'analphabétisme des adultes dans les pays Arabes.
    De plus,ce texte aidera peut-être certaines personnes à ouvrir les yeux à propos de l'éducation et l'instruction qui apparement est en baisse chez nous , les Musulmans.
    Pour terminer, je dirais tout simplement bonne continuation pr ce site très instructif.




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