Le MRAX pas convaincu par l'interdiction du voile pour les asses

Date de parution: 09-10-2006  
Le MRAX pas convaincu par l'interdiction du voile pour les assesseurs
Le Mouvement contre le Racisme, l'Anti-sémitisme et la Xénophobie n'est pas convaincu par les explications du ministre-président bruxellois Charles Picqué au sujet de l'obligation du respect de la neutralité dans les bureaux de vote pour les assesseurs.

Charles Picqué s'est dit surpris par la "tempête relative" provoquée par le principe de neutralité pour ceux qui organisent les bureaux de vote. Les instructions prévoient l'interdiction totale, pour les citoyens sollicités en tant que présidents ou assesseurs, d'afficher tout emblème religieux. Les quatre plaignantes qui ont sollicité l'aide du MRAX sont de confession musulmane et portent le foulard. Selon le Mouvement, elles sont désireuses de remplir leur devoir de citoyennes mais ne peuvent admettre de renoncer à leurs convictions religieuses.

Lundi, le ministre-président a affirmé que ce qui est pointé du doigt, ce sont les signes ostentatoires "qui visent à influencer l'attitude de l'électeur". La difficulté réside donc dans la définition de ce qui est ostentatoire, laissée à l'appréciation du président du bureau de vote. Il a insisté sur le fait qu'une personne candidate assesseur qui se présenterait voilée ne risque pas de sanction. Pour le MRAX, le ministre-président n'a pas levé la confusion.

Le Mouvement dit s'associer à M. Picqué dans la réaffirmation du principe de neutralité, essentiel pour assurer le libre choix de l'électeur et le bon fonctionnement des élections démocratiques. Mais il se demande ce que veut dire 'signes ostentatoires' et en quoi le foulard n'en est pas un. Il s'interroge aussi sur la raison pour laquelle la responsabilité est renvoyée à l'appréciation du président de bureau et donc à un risque de traitement différencié selon le bureau.

Le MRAX a dès lors demandé l'intervention et la médiation de deux "personnalités (socialistes) d'envergure, engagées de longue date et sensibles aux questions de multiculturalité": le président de la fédération bruxelloise du PS, Philippe Moureaux, et la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx. Le mouvement a promis d'introduire une action en justice aux côtés de toute citoyenne qui se sera vu refuser d'assumer son rôle d'assesseure en raison du port de son foulard.

Philippe Moureaux s'est "réjoui de la déclaration de Charles Picqué qui a clairement indiqué que le simple port du voile islamique ne met pas en cause le principe de neutralité justement requis par les autorités publiques". Certes, les présidents de bureaux de vote ont un pouvoir d'appréciation, mais il serait souhaitable de les informer de la position du ministre-président pour éviter une éventuelle cacophonie dans l'organisation des élections", a-t-il souligné.
Auteur : site 7sur7.be


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